1er Festival jeunesse – Graines de Spectacle
Du 19 au 26 octobre 2024
Lire plusTout au long de l’Histoire, nos ancêtres nous ont laissé les traces indélébiles de leur vie antérieure. De la Préhistoire à la Renaissance en passant par le Moyen Âge, ils nous ont légué un patrimoine riche, diversifié et exceptionnel.
Découvrez l’Yonne et revivez les grandes époques de l’Histoire en découvrant les œuvres des hommes du Paléolithique en explorant les Grottes d’Arcy-sur-Cure qui abritent les plus anciennes peintures rupestres originales encore accessibles en France.
Faites un bond à la période gallo-romaine en marchant sur les traces de Jules César. Le site archéologique d’Escolives Sainte-Camille montre des éléments d’architecture d’une riche villa située sur la Via Agrippa reliant Rome à l’Angleterre.
Revivez la bataille de Fontenoy qui, en 841, vit s’affronter les petits-fils de Charlemagne pour le partage de l’empire ou poussez les portes de Guédelon, ce château fort en construction depuis 25 ans, conçu avec les matériaux et techniques employés par nos ancêtres au Moyen-Age.
L’Yonne, c’est aussi plusieurs châteaux, trésors de la Renaissance : Tanlay et ses imposantes douves, Ancy-le-Franc, né de la plume de Serlio, architecte italien œuvrant à la cour de François 1er, Maulnes, mystérieux pentagone construit autour d’un puits central, et entouré de légendes…
Flânez dans nos charmants villages bourguignons pour certains classés Plus Beaux Villages de France, tel Noyers sur Serein, Cité de Caractère ou encore classé au patrimoine mondial de l’U.N.E.S.C.O. Ici, on imagine la colline de Vézelay au sommet de laquelle domine la basilique Sainte-Marie-Madeleine, chef d’œuvre de l’art roman et point de départ de nombreux pèlerins sur les chemins menant à Saint-Jacques de Compostelle. C’est dans ce petit village que vous pourrez aussi admirer les collections d’œuvres de grands noms de l’art contemporain, Picasso, Mirò, Kandinsky, Calder… au musée Zervos, du nom du couple donateur de sa collection à la ville de Vézelay.
Chaque coin et recoin du département s’offre à vous pour des découvertes époustouflantes et à coup sûr dépaysantes !
L’Yonne compte de nombreux édifices hérités de l’histoire de France, parmi lesquels cinq châteaux issus de la Renaissance. Carré parfait ou pentagonal, avec ou sans douves, de style palais ou militaire, ils invitent à remonter le temps…
Le département de l’Yonne est chargé d’histoire. Il offre plus de 200 lieux de visites, de la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay au sud à la première cathédrale gothique de France à Sens au nord. La « Route des châteaux Renaissance », sur le territoire du Tonnerrois, permet de découvrir cinq édifices et autant de styles. Nichés dans des vallons ou dressés sur des promontoires, ils rappellent qu’ici des siècles d’histoire nous ont précédés.
Le château de Maulnes à Cruzy-le-Châtel, mystérieux pentagone
La palme de la curiosité revient au château pentagonal de Maulnes, qualifié par la Commission supérieure des Monuments historiques de « monument insigne absolument unique ». Certains disent que le Pentagone, aux États-Unis, serait inspiré de lui ! Mais le château de Cruzy-le-Châtel est plus original encore, car il est construit sur un point d’eau alimenté par trois sources et centré autour d’un escalier puits d’eau et de lumière… Érigé sur fond de guerres de religion par Louise de Clermont, comtesse de Tonnerre, et son époux Antoine de Crussol, futur duc d’Uzès, ce rendez-vous de chasse représentait certainement aussi un lieu de rencontres et de tractations entre catholiques et protestants.
Le château d’Ancy-le-Franc, chef-d’œuvre de la Renaissance italienne
À quelques encablures, le château d’Ancy-le-Franc constitue un joyau de la Renaissance italienne. Chef-d’œuvre de l’architecte Sebastiano Serlio, appelé en France par François 1er, ce parfait quadrilatère à la cour d’honneur parmi les plus élégantes de France, occupe une place fondamentale dans l’histoire du décor peint. Il est le seul, avec le château de Fontainebleau (Seine-et-Marne), à conserver des décors appartenant à la première et à la seconde école de Fontainebleau.
Parmi celles-ci, les peintures murales de la galerie de Pharsale, camaïeu d’ocres de 32 mètres de long représentant la bataille du même nom, ou la Chambre des Fleurs, présentant un superbe herbier mural. Le château d’Ancy-le-Franc a connu le passage du roi Louis XIV, entre autres, et a appartenu au célèbre Marquis de Louvois. De même que le château de Maulnes, il fait l’objet chaque année d’une riche saison d’animations, dont certaines très originales.
Le château de Tanlay, entouré de douves
Érigé sur les fondations d’une ancienne forteresse, entouré de douves, le château de Tanlay est l’une des plus belles demeures de la Renaissance en Bourgogne. Construit par la famille de l’Amiral de Coligny, qui avait l’habitude de réunir là les autres chefs de la Ligue protestante, il fut achevé par un proche de Mazarin. Il appartient à la même famille depuis le 18e siècle et accueille les visiteurs en saison.
Le château de Nuits « à deux visages »
Surprenant également, leur voisin de Nuits, construit sur un socle massif de pierre sur les bords de l’Armançon, présente deux façades différentes. Construit en pleine période de guerres de religion, il affiche de grandes fenêtres aux frontons cintrés, des pilastres cannelés et de grandes cheminées, mais aussi une esplanade de tir, des plafonds voûtés dans les salles basses et des meurtrières dans un escalier dérobé. Demeure familiale, le château militaire de Nuits est lui aussi ouvert au public.
Les vins du château de Béru
La visite est d’un autre genre au château de Béru, devenu domaine viticole en biodynamie. Quoi de plus étonnant pour cette bâtisse dont des traces architecturales médiévales attestent d’une activité vinicole dépendant de l’abbaye cistercienne de Pontigny ? Sur la façade de l’entrée, un très rare cadran lunaire peint témoigne de l’importance des cycles de la lune dans l’organisation des travaux agricoles.
La route des châteaux Renaissance de l’Yonne présente l’avantage d’offrir, sur un territoire limité, un grand et beau voyage.
De l’eau pour tout un village
Et au milieu de la Postolle s’élève une éolienne. Une éolienne Bollée, une éolienne de 1898, une éolienne inscrite aux Monuments Historiques. Bref, une éolienne qui ne ressemble en rien à celles qui longent nos autoroutes. Au cœur du village se dresse donc un mat d’acier de 14 mètres de haut autour duquel s’enroule un escalier, coiffé d’un aéromoteur de 2,6 mètres de diamètre. Dotée d’une telle envergure, la structure métallique qui perce le ciel au-dessus des toits en tuiles de Bourgogne, donne une identité visuelle unique au bourg de La Postolle depuis plus de 130 ans.
S’il est question de production d’électricité avec les éoliennes actuelles, les éoliennes construites par Ernest-Sylvain Bollée de 1872 à 1933 sont destinées au pompage de l’eau. Aussi, cette invention sarthoise était-elle la solution aux problèmes d’eau rencontrés dans le bourg à la fin du XIXe siècle. A cette époque, La Postolle compte 270 habitants soit deux fois plus que de nos jours. Le village n’étant irrigué par aucune rivière, aucun ruisseau, aucun ru, seuls des puits et une marre alimentée par l’eau de pluie permettent d’avoir accès à l’eau. C’est alors insuffisant pour nourrir les bêtes d’élevages, notamment par temps de fortes chaleurs.
Surtout, les femmes du village doivent se rendre jusqu’au lavoir de Thorigny-sur-Oreuse pour faire leurs lessives. À chaque voyage, ce sont deux lieues aller-retour qu’elles doivent parcourir à brouette ou en charrette avec le linge et les draps de toute la famille. Les hommes du village prennent conscience du problème dès 1890 et le Conseil Municipal décide d’étudier les moyens d’apporter l’eau au cœur de village. Ce sera l’éolienne d’Ernest Sylvain Bollée, fabriquée au Mans qui sera retenue par les élus postolliers pour puiser dans la nappe phréatique l’eau dont le village a besoin.
L’identité visuelle préservée
L’éolienne reste en service jusqu’en 1965, date à laquelle une station de pompage électrique est construite. Inutilisée, l’éolienne est laissée à l’abandon. Alors que la rouille ronge la structure métallique, le Conseil Municipal vote, en 1973, le démontage de l’éolienne.
Dans le village, la décision ne fait pas l’unanimité. La résistance s’organise autour de l’artiste d’art contemporain, Hélène Kaldonski, qui ne peut se résoudre à ne plus voir ce qui est devenu au fil des ans, le symbole de son village natal. En 1975, elle fonde l’Association pour la Restauration de l’Éolienne de La Postolle (AREL) et collecte la somme de 20 000 francs afin de rendre au monument son lustre d’antan. L’opération est un succès et contribue à l’inscription de l’éolienne au répertoire des Monuments Historiques en 1976. L’installation de six tonnes est ainsi préservée du démontage dont ont été victimes 246 éoliennes Bollée sur les 350 érigées en France de 1870 à 1933.
Après une deuxième restauration en 1992, l’éolienne qui, de par sa situation et son envergure, est fortement exposée aux attaques extérieures, nécessite en 2019 une nouvelle cure de jouvence. Le territoire se mobilise une fois de plus pour sauver sa dame de fer : dons et subventions permettent à l’assemblée municipale d’engager une troisième restauration.
A chaque restauration, l’éolienne est démontée, envoyée dans des ateliers pour être inspectée, réparée, et remontée à l’identique à son emplacement d’origine. Son absence dans le ciel postollier est un crève-cœur pour les villageois. Aussi le retour de la structure métallique est-il fêté avec soulagement. Inaugurée en 2022, la dernière réhabilitation offre aux habitants et aux touristes le témoignage d’une époque où le progrès mêlait, dans un mouvement artistique, utilité et élégance. Outre la Postolle, ce magnifique ouvrage d’art peut également être admiré à Champlay, Saint-Aubin-sur-Yonne, Vaudeurs et Sens qui sont les dernières communes icaunaises qui ont sauvegardé leur éolienne Bollée sur les 25 d’origine.