L’Yonne accueille la cérémonie d’ouverture des JO
C’est désormais officiel. Le Comité Paris 2024 a annoncé la nouvelle le 13 décembre 2021 : la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris se déroulera, le 26 juillet 2024, sur l’Yonne ! L’évènement, retransmis en direct dans le monde entier, rassemblera 600 000 spectateurs installés le long de la rivière et qui assisteront au défilé fluvial des 10 500 athlètes voguant sur l’eau icaunaise. Cette cérémonie hors stade, et donc inédite, mettra en lumière l’élément naturel qui façonne depuis des siècles l’identité du département de l’Yonne.
Une vérité hydrologique
Cette traversée festive, longue de 6 kilomètres, n’aura pas lieu entre les ponts Paul Bert et Jean Moreau d’Auxerre. Elle passera sous le Pont Neuf. Non pas celui qui relie les deux rives de Sens mais le Pont Neuf de Paris. Car c’est l’Yonne qui coule à Paris et non la Seine. C’est l’Yonne qui coule précisément là où se tiendra cette cérémonie spectaculaire, c’est-à-dire entre le Pont d’Austerlitz et le Pont d’Iéna qui relient le Trocadéro à la Tour Eiffel et au Champ de Mars.
C’est l’Yonne qui accueillera la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques parce qu’il en est ainsi du point de vue hydrologique qui est la science étudiant tous les aspects du cycle de l’eau. En effet, l’Yonne qui prend sa source dans le Morvan est rejoint par son affluent, la Seine, à Montereau-Fault-Yonne dans la Seine-et-Marne. Au confluent, l’Yonne a un débit et bassin versant supérieurs à ceux de la Seine : respectivement 93 m³/s et près de 10 800 km² pour l’Yonne et 80 m³/s et 10 300 km² pour la Seine.
Si les mesures hydrologiques sont incontestables, comment expliquer que son affluent séquanais lui ait usurpé son statut de fleuve et donc éclipsé son nom dans tous les lieux qu’elle traverse ? L’Yonne-et-Marne, l’Yonne-Maritime, L’Yonne-Saint-Denis, Neuilly-sur-Yonne… autant d’appellations que la Seine s’est injustement appropriée en s’emparant du lit icaunais.
L’explication est bassement mercantile ! Les bateliers ont privilégié le cours d’eau qui offrait le plus grand potentiel commercial : la Seine permettait de relier la Manche à la Méditerranée via l’axe Saône-Rhône. À une époque où les vins icaunais et le bois du Morvan ne s’exportaient pas encore par voie fluviale vers toute l’Europe, l’Yonne n’a pu rivaliser avec son affluent. Par conséquent, dès l’Antiquité, le choix s’est imposé de lui-même : c’est la Sequana et non Icauna qui se jette dans la Manche au Havre.
Le fleuve de la capitale
Administrativement, l’Yonne s’arrête donc à Montereau. En revanche, dans les faits, l’aventure fluviale icaunaise continue de couler dans chaque flot, le long de chaque rive, sous chaque pont en aval de cette confluence. Discrète, l’Yonne coule sereinement, paisiblement, majestueusement au pied des monuments parisiens.
Aussi, le 26 juillet 2024, chaque icaunais aura la fierté de voir son fleuve transporter les athlètes et la flamme olympique jusqu’à la vasque olympique, vraisemblablement au sommet de la Tour Eiffel. Durant les quinzaines olympiques et paralympiques, dans la ville Lumière, le reflet de la flamme scintillera à la surface de l’Yonne.