Guy ROUX
Le roi du ballon rond
L’homme d’un département
La légende ne raconte qu’une partie de l’histoire icaunaise de Guy Roux. Celle de l’entraîneur rigoureux et exigeant, protecteur de ses joueurs, qui a emmené l’AJA sur les sommets français et européens du football. Pourtant l’aventure icaunaise de Guy Roux commence bien avant sa carrière d’entraîneur de l’équipe première de l’Association de la Jeunesse Auxerroise.
Né à Colmar en 1938, Guy Roux découvre l’Yonne pendant la Seconde Guerre mondiale. Appoigny devient un refuge pour l’enfant dont le père, militaire, est fait prisonnier en Tchécoslovaquie. Le jeune Guy y chausse ses premiers crampons au club de football de la ville. Après la guerre, il retourne à Colmar pour finalement revenir à Appoigny en 1950. S’il se passionne pour le football, c’est déjà en tant que meneur d’hommes qu’il se distingue au lycée Jacques Amyot où, élève, il devient entraîneur des équipes minimes, cadets et juniors.
Il a déjà une conception bien arrêtée de la fonction quand, alors licencié du Stade Auxerrois, il décide, parce que son entraîneur crie trop, d’aller voir celui de l’AJA qui se trouvait deux cents mètres plus loin. Il devient alors l’avant-centre de l’équipe cadets de l’AJA tout en continuant de jouer demi-centre pour l’équipe première d’Appoigny.
En 1954, à 16 ans, Guy Roux intègre l’équipe première de l’AJA qui évolue dans le championnat de division d’honneur de la ligue de Bourgogne. Il joue ensuite au FC Limoges, dans le championnat de France amateur, qui est l’équivalent de la troisième division.
Mais Guy Roux garde un œil sur Auxerre, sa ville de cœur. Il envoie au club une lettre de six pages dans laquelle il expose sa vision d’entraîneur : le nombre d’entraînements par semaine, le type d’exercices physiques et techniques… Le comité directeur de l’AJA est séduit et en 1961, il devient entraîneur de l’équipe première.
L’entraîneur d’un club
On pourrait dire que l’on connaît la suite. Effectivement, dans les grandes lignes. Mais avant d’atteindre les sommets du football français, l’ascension de Guy Roux est freinée par sa mobilisation pour le service militaire en 1963-1964. Il faut attendre la saison 1969-1970 pour qu’il parvienne à faire accéder l’AJA au Championnat de France Amateur après avoir remporter la division d’honneur bourguignonne. En 1974, l’équipe monte en deuxième division.
Mais au-delà des résultats sportifs, Guy Roux a à cœur la formation des jeunes, leur encadrement et leur épanouissement. Aussi lorsque le club bénéficie d’une énorme rentrée d’argent à la suite du tournage à l’AJA du film Coup de Tête avec Patrick Dewaere en 1979, il opte avec Jean-Claude Hamel, alors président du club, pour la construction d’un centre de formation. Le centre de formation accueille ses premiers joueurs en 1982 parmi lesquels Éric Cantona, Basile Boli, Pascal Vahirua…
Entre temps, l’année 1980 a été riche en émotions : le club atteint la finale de la coupe de France et s’incline face à Nantes et, surtout, l’AJA accède à la première division.
Certes nous retenons le titre de Champion de France en 1996, les trophées de Coupes de France en 1994, 1996, 2003 et 2005, les quarts de finales de la Ligue des Champions en 1997. Toute une ville, tout un département a vibré durant l’épopée de Guy Roux à la tête des bleus et blancs. Mais Guy Roux, l’entraîneur, l’éducateur, le découvreur de talents, raconte avec passion les coulisses de ses succès, fait de rencontres, de relations humaines, de relations de confiance qui permettent de bâtir de grandes équipes, en faisant grandir de jeunes joueurs, comme Djibril Cissé.
Tout au long de sa formidable carrière, Guy Roux a entraîné les plus grands et a donné à l’équipe de France vainqueur de la Coupe du Monde de 1998, trois joueurs : Lionel Charbonnier, Bernard Diomède et Stéphane Guivarch’. On peut y ajouter Laurent Blanc qui défendu les couleurs icaunaises lors de la saison 1995-1996.
Une légende intergénérationnelle
Aujourd’hui, fort de ce palmarès unique dans le football français, Guy Roux est sans doute la personnalité icaunaise la plus populaire. En son honneur, la tribune principale du Stade de l’Abbé Deschamps porte son nom. Mais là où l’ancien entraîneur tire le plus de fierté, c’est lorsqu’il est abordé dans les rues d’Auxerre, par les plus jeunes qui lui demandent de précieux conseils ! Il sait alors que la jeune génération est prête pour ramener l’AJA parmi l’élite française et européenne.
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